Ses premiers pas dans un EHPAD étaient animés par « l’idée d’apporter du bien-être à un public âgé et vulnérable », qu’elle imagine mutique, coupé du monde et de la vie. « Quelle leçon j’ai reçue ! », sourit Malika Fecih en évoquant la vingtaine de résidents, âgés de 58 à 92 ans, ayant assisté de manière régulière ou ponctuelle à son atelier d’écriture. Myriam, Jean-Denis, David, Jacqueline, Dominique, Colette, Maggui, Bernard, Renate, Marie-Thérèse, Denise, Didier, Monique, Christiane, Jeanine, Jean-Yves, Maurice et Kyra, « partie dans un rêve » une nuit de novembre et à qui l’ouvrage est dédié, autant de « personnes comme vous et moi avec quelques décennies de plus », dont elle a su recueillir la parole et faire entendre la voix avec beaucoup de sensibilité.
Une expérience qui l’a poussée à porter un autre regard sur les EHPAD, ces établissements souvent décriés, qu’elle rêve demain ouverts sur la ville, sur la vie et la jeunesse. « Les résidents vivent entourés d’autres résidents, ne côtoyant qu’une population vieillissante et progressivement grabataire. Ils sont en quelque sorte exclus de la vie réelle, dont ils n’ont de faibles échos que lorsqu’ils reçoivent des visites – pour ceux qui en reçoivent. Cela doit impérativement changer ! », gronde Malika Fecih qui désormais le sait : « La Résidence Zemgor est certes une dernière demeure mais c’est avant tout un lieu de VIE ». Elle n’en a pas moins été troublée par tout ce qu’elle y a vu, entendu et vécu, notamment le décès de Kyra « qui m’a beaucoup ébranlée, au point d’en arriver à redouter la prochaine séance, de peur d’en avoir encore un de moins », souffle-t-elle.
« Les vieux ne parlent plus / Ou alors seulement parfois du bout des yeux », disait Jacques Brel. Invoquant, comme un pied de nez, quelques vers extraits de la chanson Les Vieux, en épigraphe de son ouvrage, Malika Fecih clame désormais haut et fort : « Non mon cher Jacques Brel ! Les vieux parlent à qui veut bien les écouter. Ils sont riches d’histoires accumulées pendant ces innombrables années. Ils ont des rêves et leur cœur bat encore mais à leur rythme ».
- FECIH, Malika, Train de Vies, Digobar Éditions, 78 pages, 12 €. Disponible sur commande dans toutes les librairies, et sur le site de l’éditeur www.digobar.fr
> Article publié dans l'édition d'octobre d'Ehpadia à lire ici.
Une expérience qui l’a poussée à porter un autre regard sur les EHPAD, ces établissements souvent décriés, qu’elle rêve demain ouverts sur la ville, sur la vie et la jeunesse. « Les résidents vivent entourés d’autres résidents, ne côtoyant qu’une population vieillissante et progressivement grabataire. Ils sont en quelque sorte exclus de la vie réelle, dont ils n’ont de faibles échos que lorsqu’ils reçoivent des visites – pour ceux qui en reçoivent. Cela doit impérativement changer ! », gronde Malika Fecih qui désormais le sait : « La Résidence Zemgor est certes une dernière demeure mais c’est avant tout un lieu de VIE ». Elle n’en a pas moins été troublée par tout ce qu’elle y a vu, entendu et vécu, notamment le décès de Kyra « qui m’a beaucoup ébranlée, au point d’en arriver à redouter la prochaine séance, de peur d’en avoir encore un de moins », souffle-t-elle.
« Les vieux ne parlent plus / Ou alors seulement parfois du bout des yeux », disait Jacques Brel. Invoquant, comme un pied de nez, quelques vers extraits de la chanson Les Vieux, en épigraphe de son ouvrage, Malika Fecih clame désormais haut et fort : « Non mon cher Jacques Brel ! Les vieux parlent à qui veut bien les écouter. Ils sont riches d’histoires accumulées pendant ces innombrables années. Ils ont des rêves et leur cœur bat encore mais à leur rythme ».
- FECIH, Malika, Train de Vies, Digobar Éditions, 78 pages, 12 €. Disponible sur commande dans toutes les librairies, et sur le site de l’éditeur www.digobar.fr
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